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Réduire le fossé entre le marché de l’emploi et les personnes ayant une déficience intellectuelle

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Le congédiement de plusieurs travailleurs ayant une déficience intellectuelle à travers le Québec par le géant Walmart a suscité une vive indignation. Près de deux ans après cette affaire, l’embauche des personnes ayant une déficience intellectuelle progresse lentement, même si les entreprises ont plus que jamais besoin de main-d’œuvre. Mais il y a de l’espoir, une équipe de chercheurs dirigée par Martin Caouette propose un modèle de services pour faciliter leur intégration sur le marché du travail.

 

Dans un rapport soumis à l’Office des personnes handicapées du Québec et au ministère de la Santé et des Services sociaux, l’équipe recommande le déploiement d’un modèle de services socioprofessionnels et communautaires pour l’ensemble du Québec. Ce modèle est fortement inspiré de celui mis en place en Abitibi-Témiscamingue. Les éléments-clés à retenir de ce dernier : que le travailleur puisse cheminer en tant qu’employé et que les établissements impliqués dans l’intégration des travailleurs se concertent entre eux.

Par modèle de services socioprofessionnels et communautaires, on entend ici l’ensemble des services offerts à une personne par une organisation ou un regroupement d’organisations visant son employabilité ou le développement de son l’autonomie. Parmi les organisations impliquées dans l’intégration des travailleurs, on retrouve les Centres intégrés de santé et de services sociaux, les écoles, les entreprises adaptées et les organismes communautaires.

Pour en arriver à cette proposition, l’équipe a recensé les caractéristiques de modèles efficaces au Québec et ailleurs dans le monde. Elle a ensuite documenté les services offerts dans cinq régions du Québec aux personnes désireuses de trouver un emploi. Mentionnons que l’étude inclut les personnes ayant une déficience intellectuelle et celles ayant un trouble du spectre de l’autisme. Parmi les 90 modèles identifiés au Québec, l’équipe a documenté plus en profondeur ceux qui, dans le lot, apparaissaient les plus novateurs. Le modèle de l’Abitibi-Témiscamingue, qui se nomme Milieux de Formation et de travail adaptés, s’est avéré le plus novateur et a inspiré les recommandations de l’équipe. Ce dernier est coordonné par un organisme communautaire, le Réseau d’intégration à l’emploi, qui concerte tous les établissements de sa région.

 

Halte aux initiatives isolées, place à la concertation régionale

Pour s’assurer de répondre aux besoins de toutes ces personnes, les organisations de chaque région doivent se coordonner. Ce principe, le Réseau d’intégration à l’emploi l’a compris. La coordonnatrice régionale, Valérie Langlois, s’assure que les services soient harmonisés, que les pratiques soient uniformes et que les établissements partagent une vision commune.

Les chercheurs considèrent ce modèle comme un véritable modèle de concertation. Ils précisent toutefois que le modèle à implanter au Québec devra répondre aux besoins de tous les types de travailleurs ayant une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme. Les Milieux de Formation et de travail adaptés ne peuvent, en effet, offrir leurs services à tous les types de travailleurs, car ils doivent répondre aux exigences de leurs bailleurs de fonds. Le financement des organisations est donc un autre enjeu soulevé par les chercheurs.

 

Un droit fondamental

Si accéder au marché du travail n’est pas une mince affaire pour ces travailleurs, ceux qui souhaitent progresser dans leur emploi y parviennent difficilement. Parmi les raisons évoquées par l’équipe de recherche, le manque d’accompagnement et de suivi arrive en tête de liste.

Plusieurs travailleurs ont besoin qu’on leur explique leurs tâches sur une plus longue période de temps. Il est donc essentiel qu’un superviseur les accompagne au départ dans leurs nouveaux mandats, mais aussi qu’il réévalue leurs besoins et leurs capacités au fil du temps. L’apport du superviseur est à l’origine du succès du modèle déployé en Abitibi-Témiscamingue, selon Valérie Langlois.

À ce sujet, Martin Caouette rappelle que la progression des personnes est essentielle : «  C’est normal pour tout le monde de vouloir évoluer, de relever de nouveaux défis… ce n’est pas un privilège, c’est un droit ».

S’il y a un aspect positif à l’« affaire Walmart », c’est qu’elle a permis de mettre en lumière le parcours difficile de ces personnes et les défis de ceux qui les accompagnent dans cette démarche.

Le rapport de recherche est disponible sur le site de l’OPHQ.

Article
Article | 21/02/2024

Titre du projet

Identification et évaluation de modèles de services socioprofessionnels et communautaires afin de dégager des pratiques porteuses soutenant l’autodétermination et la participation sociale d’adultes présentant un TSA ou une DI

Financement

Office des personnes handicapées du Québec

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