Estime de soi, image corporelle et intimidation
Dans le cadre de son doctorat, Dominique Lessard, boursière de l’Institut, s’est intéressée au lien entre l’estime de soi, l’image corporelle et l’intimidation auprès de quatre jeunes présentant une déficience intellectuelle de 18 à 21 ans. Elle souhaitait aiguiller les intervenants et les familles des jeunes qui vivent de l’intimidation quant à la prévention et la gestion du problème.
Nous lui avons adressé quelques questions pour mieux comprendre son parcours et ses découvertes.
Quels sont vos principaux constats?
Les jeunes interrogés ont tous vécu de l’intimidation, qu’elle soit verbale ou physique. Malgré tout, ils conservent une bonne image d’eux-mêmes. Mon projet met en lumière la résilience impressionnante des personnes qui ont une déficience intellectuelle.
Racontez-nous une découverte inusitée de votre projet?
Quand on parle d’intimidation vécue par un jeune, on a souvent tendance à s’imaginer qu’elle découle des autres jeunes qu’il côtoie. Dans le cadre de mon projet, j’ai malheureusement constaté qu’elle provenait fréquemment des intervenants, enseignants et des professionnels, tant en milieu scolaire qu’au sein du réseau de la santé et des services sociaux. C’est une réalité à laquelle je ne m’attendais pas du tout.
Pouvez-vous nous donner des exemples d’intimidation venant des intervenants?
Un enseignant disait ouvertement qu’il ne voulait pas d’un jeune dans sa classe et mettait de la pression à l’école et aux parents. Un médecin, quant à lui, n’écoutait pas les avertissements d’une mère sur les signes de maladie mentale de son jeune, prétextant que les symptômes étaient associés à la déficience intellectuelle.
Quelle est selon vous sa principale retombée?
Je souhaite que mon projet génère une prise de conscience sur l’intimidation perpétrée par les intervenants. Il y a encore un grand travail à faire pour que les principes d’inclusion soient réellement un acquis dans notre société.
Et maintenant que votre projet est terminé, quels sont vos prochains objectifs?
J’ai eu un coup de cœur pour les jeunes qui ont des incapacités. Je travaille actuellement comme psychologue dans une école spécialisée de Québec. Je souhaite continuer encore longtemps de promouvoir leur inclusion.
Pour en savoir plus, consultez la thèse de Dominique Lessard.