Des services à la hauteur de leurs besoins
Soucieux d’offrir les meilleurs services aux enfants autistes, les intervenants de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec travaillent de pair avec Myriam Rousseau et son équipe à l’élaboration et l’évaluation d’une formation en ligne en intervention précoce.
Le bien-être des enfants autistes est au cœur des travaux de Myriam Rousseau. Depuis plus de 20 ans, elle y contribue en misant sur la qualité des services qui leur sont offerts. Or, avec la restructuration du réseau, la pandémie, la réorganisation des services et le roulement de personnel, les intervenants de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec sont inquiets de la qualité des services qu’ils leur offrent. Et pour cause, le tiers d’entre eux seulement sont formés pour intervenir auprès des enfants autistes, tandis que les deux tiers possèdent moins de 3 années d’expérience comme intervenants. « Les changements, le manque d’expérience, le manque de connaissances, le roulement de personnel… Tous ces éléments jouent sur leur sentiment de compétences et la qualité des services », explique la chercheuse.
Les cliniciens sont convaincus que la solution réside dans la formation. L’équipe de recherche aussi. Elle propose donc de créer une formation avec eux. Non seulement la formation répond aux besoins des intervenants, mais elle propose les meilleures pratiques d’intervention. « On combine plusieurs approches pour intervenir auprès des enfants autistes : naturalistes, développementales et comportementales. C’est efficace. La communauté scientifique recommande cette manière de faire », explique Myriam Rousseau. Cette combinaison d’approches permet aux intervenants de s’ajuster aux besoins et au rythme de chaque enfant et de sa famille.
La formation sera disponible partout et en tout temps. Chaque intervenant pourra apprendre à son rythme et débuter quand il le souhaite. « C’est une formation flexible à la fois pour l’intervenant et le formateur. Les nouveaux employés pourront la débuter dès leur arrivée en poste », précise la chercheuse.
À l’heure actuelle, la chercheuse et son équipe élaborent les capsules de formation et les outils qui les accompagnent. La formation sera disponible dès le printemps auprès des intervenants de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec. L’équipe documentera sa mise en place et ses retombées sur les intervenants, les parents et leurs enfants. Dans un souci d’équité pour tous les enfants du Québec, mais aussi dans un souci de contribuer à la mission de notre Institut universitaire, la chercheuse souhaite éventuellement l’offrir à l’ensemble du Québec. Mais ça ne s’arrête pas là. Elle se préoccupe aussi des superviseurs cliniques. « Eux aussi ont besoin de formation. Ils jouent un rôle essentiel dans la qualité des services. On a du boulot ! », conclut la chercheuse.