Changer l’école, pas les élèves
En misant sur des environnements inclusifs, une équipe de recherche dirigée par Marie Grandisson souhaite donner à tous les élèves une chance de réussir et d’apprendre ensemble.
Pour que tous les élèves au primaire se sentent inclus et soutenus, il faut répondre à leurs besoins. Le moyen le plus efficace d’y arriver, selon Marie Grandisson, c’est de créer des environnements répondant aux besoins d’une plus grande diversité d’élèves. « Si on veut créer des environnements inclusifs, il faut se concentrer non pas sur l’élève, mais sur les activités et l’environnement pour faire la différence auprès d’un maximum d’élèves », mentionne la chercheuse. Le principe est simple : on mise d’abord sur des actions universelles, pour aider tous les élèves, puis on mise sur des actions ciblées ou individuelles pour répondre aux besoins qui subsistent.
En s’appuyant sur ce principe, la chercheuse et son équipe proposent aux ergothérapeutes une nouvelle manière de soutenir les équipes-écoles qui accueillent des élèves autistes ou neurodivergents. Elles ont nommé cette nouvelle manière d’intervenir Pour des écoles neuroinclusives.
Un élément clé dans la réussite de ce projet : le soutien offert au personnel scolaire. L’équipe préconise donc une approche collaborative entre elle, les ergothérapeutes et les équipes-écoles. Dans le cadre du projet de recherche qui débute, une ergothérapeute accompagne l’équipe-école une journée par semaine. Elle est formée et soutenue par l’équipe de recherche. Selon les priorités de l’équipe-école, elle l’aide à adapter ses activités (ex. rendre les routines plus prévisibles dans les transitions) ou réaménager ses espaces (ex. délimiter les zones dans la cour). Pourquoi les ergothérapeutes? « Leur rôle convient parfaitement : elles font l’adéquation entre l’environnement, dans ce cas-ci l’école, les activités et les forces des enfants », explique la chercheuse. Concernant la disponibilité des ergothérapeutes, elle souligne : « C’est un bon défi, mais le projet montre que leur rôle est essentiel dans les écoles ». Soulignons que, jusqu’à maintenant, plus de 100 ergothérapeutes ont été formées.
Pour des écoles neuroinclusives est offert dans quelques écoles depuis 2021. Au fil du temps, il a fait l’objet de plusieurs travaux, mais l’équipe souhaite maintenant documenter ses retombées et ce qui facilite son implantation. S’il favorise bel et bien la participation des élèves neurodivergents en classe, l’équipe pourra le proposer à l’ensemble des écoles québécoises.